A la mémoire des 420 marins qui périrent dans le torpillage du paquebot Meknès le 24 juillet 1940 et aux près de 900 survivants

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Dieppe - Le site du naufrage du navire Meknès le 24 juillet 1940

Les plages du Meknès (du Havre à Ault)

Aujourd’hui, nous allons commencer un voyage sur la côte Normande pour découvrir les lieux ou ont été découvert les marins du Meknès.

A partir du 23 août 1940, soit un mois après le naufrage, commencèrent à arriver des dizaines de cadavres épaves, amenés par le courant de la côte, du nord du Havre à Ault dans la Somme. Cette côte, que l’on appelle la Côte d’Albâtre s’étend sur tout le littoral de la Seine-Maritime où se profilent les falaises du Pays de Caux. Culminant à près de 80 mètres, ces monuments de craie vive imposent leurs abruptes silhouettes face à la Manche dont les vagues arrachent les silex qui migrent vers le nord. Ils deviendront galets par le roulement des flots.

Les plages du Sud vers le Nord


Saint-Jouin-Bruneval

La commune de Saint-Jouin-sur-Mer, appelée aujourd’hui « Saint-Jouin-Bruneval-Antifer », s’étend sur 18,8 km² et compte plus de 1 800 habitants appelés les Saint-Jouinais et les Saint-Jouinaises. Elle est située en bordure de la Manche et est remarquable par l’implantation du site d’Antifer, important terminal pétrolier côtier, dont la construction s’est déroulée de 1973 à 1975. C’est le second port pétrolier français. Le 27 février 1942, dans le cadre de l’opération Biting, des parachutistes britanniques ont détruit un important radar sur La Poterie-Cap-d’Antifer. Le 11 septembre, sur la plage fut retrouvé le corps de Marius AUBEPART (339). Le mercredi 18 septembre, sur la plage, sur les galets, a été retrouvé, le cadavre d’un homme inconnu (acte 44) complètement méconnaissable, qui n’a pas permis d’être identifié. Aucun papier, ni objet n’a été trouvé, ayant séjourné longuement dans l’eau de mer, le corps parait avoir succombé à l’asphyxie par immersion.

Vattetot

La commune de Vattetot s’étend sur 5,1 km² et compte 322 habitants depuis le dernier recensement de la population datant de 2007. Ses habitants sont appelés les Vattetotais et les Vattetotaises. Le vallon débouche sur la valleuse de Vaucotte. Avec la mode des villégiatures en bord de mer, le hameau voit se construire plusieurs dizaines de villas, mais l’infrastructure hôtelière ne s’y développe pas ; un café y est ouvert en 1870, un petit hôtel en 1886, qui complètent un établissement de bains, constitué de quelques cabines, construit en 1883, tenu par un ancien marin et sauveteur. Le 12 septembre, ce sont les corps de 3 soldats qui furent retrouvés vers 12 heures sur la plage d’Etigues. Charles POINSIGNON (27), Alfred SEILLIER (50) et Maurice DIDIER (209). Le 26 septembre, le corps d’un inconnu, d’une forte corpulence, âgé d’environ quarante ans, fut trouvé sur la plage de Vaucottes.

Yport

La commune s’étend sur 2,1 km² et compte 962 habitants. Ses habitants sont appelés les Yportais et les Yportaises. Classée station balnéaire dès 1929, Yport a accueilli de nombreux hommes célèbres tels que Dieterle, Maupassant, Gide, Laurens ou Boudin. Le front de mer a subi de notables évolutions et Yport vit aujourd’hui essentiellement de son casino en bord de mer et du tourisme estival.

Le 11 septembre 1940 à 9 h 30, est retrouvé sur la plage d’Yport le corps d’un soldat identifié grâce à sa plaque d’identité et ses papiers, qu’il conserve encore sur lui. Il s’agit de Simon BARON (343). Le corps a été retrouvé dans les rochers par des marins du village qui allaient chercher des moules. Le corps a été inhumé le même jour à 18 h 30 dans le cimetière communal. Il y eut une courte cérémonie religieuse où tous les marins du pays étaient présents ainsi que de nombreuses femmes. Des gerbes de fleurs étaient posées sur le cercueil. Puis il fut inhumé et le maire fit placer sur la tombe une croix avec les indications permettant de l’identifier. Tous les frais des obsèques ont été pris par la commune comme l’indique Léon Gosselin, le maire du village dans son rapport adressé à la préfecture de Seine-Inférieure. Le 20 du mois, un paquet avec les effets personnels de Simon Baron : ses papiers d’identité, sa chevalière, deux médailles et la moitié de sa plaque d’identité furent expédiés à la préfecture. L’autre partie de la plaque d’identification fut clouée sur la croix de sa tombe. L’exhumation du corps eut lieu le 12 août 1948 et le marin BARON fut inhumé dans les jours suivants dans le caveau familial.

Criquebeuf-en-Caux

La commune s’étend sur 2,1 km² et compte 389 habitants. Ses habitants sont appelés les Criquebeuviens et les Criquebeuviennes.

Situé sur les hauteurs du plateau, le village de Criquebeuf abrite l’église Saint-Martin qui fut édifiée au XVI et XVIIe siècles. Son clocher de pierre claire servait d’amer, point de repère, pour les navigateurs qui naviguaient au large des côtes normandes.

Le 12 septembre, le corps de Gustave BOUCHERY (192) est retrouvé sur le territoire de Criquebeuf-en-Caux.

Fécamp

La commune s’étend sur 15,1 km² et compte 19 581 habitants. Ses habitants sont appelés les Fécampois et les Fécampoises. Son port s’est développé pour devenir, au cours des siècles, le premier port morutier français dans les eaux de Terre-Neuve.

Attiré par le parfum des plantes et des épices qui composent la célèbre liqueur Bénédictine qui est conçue dans l’impressionnant Palais de la Bénédictine. L’architecture balnéaire de cette époque est présente aujourd’hui encore à Fécamp, Yport et Vattetot-sur-Mer. De style éclectique, elle allie l’Art nouveau au néo-normand et se caractérise par de grands volumes et de larges baies vitrées.

Le 24 août fut retrouvé sur la plage, face au casino, le corps d’Albert BERNHARD (291). Le même jour, Marcel GODEBIN (258) y fut également découvert sur la plage, face à la rue Maupas. Quelques jours plus tard, le 11 septembre, vers 17 heures, le corps de Marc TRIBOT (51) fut retrouvé sur la plage nord, il avait dans ses poches la somme de 70 francs.

Senneville-sur-fécamp

La commune s’étend sur 4,7 km² et compte 818 habitants. Ses habitants sont appelés les Sennevillais et les Sennevillaises. Accroché à 110 m sur le plateau des falaises abruptes, se trouve le village de Senneville-sur-Fécamp. Sans port, il compte néanmoins un accès pittoresque vers la mer par une valleuse encaissée et durant plus d’un siècle bon nombre de marins ont été terre-neuvas.

René DUVAL (59), fut retrouvé le 11 septembre 1940 à Senneville. Il fut inhumé dans le cimetière de Fécamp carré D1. 3 corps d’inconnus furent retrouvés sur la plage : le premier le 24 août (acte 13), mesurant 1,70 m et portant les restes de costume de matelot. Les deux autres (acte 19 et 20) furent récupérés sur le rivage le 16 septembre, sans aucun moyen de les identifier. Ils furent inhumés dans les tombes 2 et 4.

Étretat

La commune s’étend sur 4,1 km² et compte 1 502 habitants appelés les Etretatais et les Etretataises. Naguère modeste village de pêcheurs, Étretat est devenue une station balnéaire de renom.

C’est une des plus belles communes du littoral normand avec ses hautes falaises et son aiguille creuse. Belles, grandioses et lumineuses, les falaises d’Étretat sont mondialement connues.

À marée basse, faites quelques pas sur la plage, les parcs à huîtres du XVIIe siècle et le légendaire « trou à l’homme » se découvrent. Des sentiers font découvrir la faune et la flore.

Sur cette plage a été retrouvé le corps d’un marin identifié ainsi que celui d’un marin inconnu.

Le 24 août, le corps d’Ernest PERRIN (391) fut retrouvé au pied de la valleuse de Jambourg (falaise d’Aval) il était porteur d’un permis de conduire, ce qui permit de l’identifier.

Il avait également un reçu postal à l’adresse de : Mme Perrin Berthe à Alfortville et un fascicule militaire illisible.

Un inconnu a été retrouvé sur la plage d’Étretat en septembre 1940. Il était dit : « naufragé du navire Meknès qui fut torpillé en juillet 1940 ». Ce corps retrouvé sur la plage, n’a jamais été identifié à l’époque, mais à la lecture de son acte de décès, quelques informations pouvaient nous faire découvrir qui était cet homme. Sur l’acte, n° 49 en date du 12 septembre 1940, il est noté que ce dernier avait une alliance avec inscrit à l’intérieur : « L.P à J.G » et la date du « 24 octobre 1929 ». Ces informations correspondent à la date de son mariage. Un appel a été lancé en 2011 à toutes les mairies de France pour retrouver l’acte de mariage en date du 24 octobre 1929.

Mais aucune réponse n’a été donnée malgré l’implication de plusieurs centaines de mairies.

Dans la liste des victimes, il y a très peu de noms, portant ces initiales, nous avons fait une recherche sur les 4 possibilités en intervertissant les noms et prénoms.

LE BERRE Pierre - marié à Marie Capitaine.

LE GOFF Paul - marié à Joséphine Quernec

LEROUX Pierre - Célibataire

LEBORGNE Pierre - retrouvé à Penly

LE NOURS Prosper - marié à Maria Buannic

LE PAPE Pierre - marié à Anne Joséphine Jaquen

PIET Louis - marié à Marie Gacis

Pas de J.G

GALLIEN Jean - marié à Anne-Marie Suayer

GOFFICJean - retrouvé à Quiberville

GOURHEUX Jean - Célibataire

GOURLAOUEN Jean - marié à Marie-Corentine Bonnec

GOUYA Jean - retrouvé au Tréport

GROUSSET Julien - marié à Yvette Buffetrille

Le seul pour lequel nous n’avions pas facilement trouvé d’info était Louis PIET (L.P) (E22). En effet, le rôle d’équipage du Meknès sur lequel Piet était embarqué, indiquait qu’il était né le 13 février 1897 à Saint-Brieuc (Côte-du-Nord) - (Côte d’Armor aujourd’hui) et qu’il était marié à Marie Gacis. Après des recherches en recoupant les actes d’état-civil par internet, Mme Denise Fallet, nièce d’un autre marin disparu et passionnée de généalogie, nous a fourni le début d’une piste. Il serait né à Saint Briac (35) et époux en secondes noces de Marie Garcis, ce qui nous donnerait « L.P à M.G », mais c’est sans savoir que le deuxième prénom de Marie était Jeanne « J.G ». Confirmation nous fut faite par l’acte de mariage de Bordeaux.

Nous avions résolu l’identité de l’alliance de l’inconnu d’Étretat. Son corps fut inhumé dans le cimetière d’Étretat avant d’être vers 1948, transféré dans un cimetière collectif, sûrement celui de Saint-Valéry.

Saint-Martin-aux-Buneaux

La commune s’étend sur 8,1 km² et compte 682 habitants.

Ses habitants sont appelés les Saint-Martinais et les Saint-Martinaises. Saint Martin aux Buneaux a une descente vers la mer, située au fond d’un vallon, où une échelle du port Saint Martin permet d’accéder à la mer.

Le 29 août fut retrouvé le corps de François GUILLOU (142), puis le 31 août, celui de Théophile LE FLOHIC (369) ainsi qu’un corps non identifié et le 2 septembre, François PRIGENT (222).

La veuve du marin François Guillou venue reconnaître le corps de son époux, constata qu’il avait encore ses chaussures, sa plaque d’identification, mais qu’il avait des impacts de balle dans le dos, ce qui laisse supposer qu’il a été touché sur le pont du Meknès, lors des tirs de semonces de la vedette allemande avant le torpillage.

Saint-Valéry-en-Caux

La commune s’étend sur 10,5 km² et compte 4 625 habitants.

Ses habitants sont appelés les Valeriquais et les Valeriquaises.

Le centre-ville fut presque entièrement détruit par les bombardements lors du siège de la ville, du 10 au 12 juin 1940.

La 7e Panzerdivision menée par Rommel voulut empêcher les Alliés de s’embarquer pour l’Angleterre et fit encercler Fécamp le 10 juin. Par ses tirs d’artillerie, il obligea la Navy à s’éloigner. Les troupes alliées se replièrent sur Saint-Valéry-en-Caux, avant d’être pilonnées le 11, sur l’ordre de Rommel.

Le corps d’un marin inconnu fut retrouvé sur la grève. Mais il s’avéra qu’il s’agissait d’Hippolyte KERANGALL (294). Il fut inhumé dans le carré militaire du cimetière de Saint-Valéry, tombe (C50).

Veules-les-Roses

La commune s’étend sur 5,2 km² et compte 564 habitants. Ses habitants sont appelés les Veulais et les Veulaises. Niché depuis le IVe siècle au creux d’une valleuse débouchant sur la mer, la commune a un riche patrimoine et est l’un des plus beaux villages de Normandie, qui au fil des 1 194 mètres de la Veules, le plus petit fleuve de France, fait découvrir les charmes de la mer et de la campagne. Première station balnéaire du XXe, découverte en 1826 par une actrice de la Comédie Française, Anaïs Aubert, Veules devint rapidement, une villégiature très prisée.

Dès lors, les hommes de lettres et les artistes s’y pressèrent : Victor Hugo, les frères Goncourt, les peintres qui attirèrent vers le village une riche société parisienne.

Deux corps furent retrouvés sur la plage de Veules le 30 août. Le premier, Pierre TETARD (��, avait sur lui son uniforme qui contenait divers papiers dont une commission de douanier et 360 francs. Il fut identifié par sa plaque : 2 235-C-28. Le second, René DANIELOU (332) n’avait aucun papier, mais sa plaque avec cette inscription7252 CCIM, ce qui permit à l’armée de l’identifier. L’exhumation des corps se fit en 1948 et les marins furent inhumés dans les jours suivants dans les caveaux familiaux.

Sotteville-sur-Mer

La commune s’étend sur 8,1 km² et compte 371 habitants. Ses habitants sont appelés les Sottevillais et les Sottevillaises.

Ce petit village côtier plein de charme, offre une descente vers la mer par un grand escalier de 231 marches creusées dans la falaise pour arriver sur la grève. D’en haut vous avez une vue magnifique sur la Côte d’Albâtre et en bas, l’estran à marée basse offre un paysage surréaliste loin de tout.

Sur la plage de Sotteville fut retrouvé le corps d’un marin inconnu. Mais une indication retrouvée sur le marin précise : « Laon-Plage (Nord) ». Le corps fut alors inhumé le 13 septembre 1940 dans un petit cimetière provisoire en bordure de la route qui mène de Sotteville à Veules-les-Roses. Plus tard, le corps, grâce à cette indication, fut attribué au marin Pierre Louis DUBAL (283).

Saint-Aubin-sur-Mer

La commune s’étend sur 6,2 km² et compte 260 habitants. Ses habitants sont appelés les Saint-Aubinois et les Saint-Aubinoises.

Dernier village de la vallée du Dun, qui doit son nom au petit fleuve qui la traverse et qui se jette dans la mer sur cette vaste plage. La valleuse de Saussemare offre un accès à la plus grande plage de sable de la côte d’Albâtre. La vallée est également connue pour son lin utilisé dans l’industrie du textile.

Sur le territoire de la commune de Saint-Aubin-sur-Mer, il y eut 12 corps retrouvés sur la grève en cette année 1940. Mais seulement 3 étaient du Meknès, les autres avaient été retrouvés en juin après la bataille de Saint-Valéry-en-Caux, tout proche de là.

Les 3 du Meknès furent à l’époque inhumés directement à proximité de la plage dans l’herbage de Jean-Baptiste Grognet. Ainsi nous trouvons : Edouard VERRONET (184), retrouvé le 12 septembre qui fut inhumé dans la tombe 8 - Edouard SCHELL (363), retrouvé le 12 septembre inhumé dans la tombe 9 et François FOUACE (141), retrouvé le 19 septembre inhumé dans la tombe 11.

Quiberville-sur-Mer

La commune s’étend sur 3,4 km² et compte 556 habitants. Ses habitants sont appelés les Quibervillais et les Quibervillaises.

Surtout connue pour sa grande plage où les pêcheurs à bord de leurs doris rapportent le matin le poisson frais, c’est un village situé à l’embouchure de la Saâne qui ouvre une grande vallée verdoyante sur la mer.

Sur la plage furent retrouvés 2 corps identifiés ainsi que 2 inconnus. Le premier n’avait plus qu’une ceinture élastique paraissant provenir de son caleçon et portant la marque ½ PAT. Le second n’avait aucun signe.

Le 12 septembre, fut retrouvé le corps de Jean KLEIN (151). Ce dernier fut retrouvé par les autorités allemandes qui n’indiquèrent aucune autre information.

Il faudra attendre les renseignements fournis par le bureau central maritime de l’état-civil de Paris, pour compléter son état-civil. Le 14, un autre corps fut récupéré au lieu-dit « la plage », il s’agit de Jean GOFFIC (198) retrouvé par les autorités allemandes.

Les corps de Jean Klein et de Jean Goffic, furent exhumés le 19 août 1948 et ré-inhumés dans les caveaux familiaux.

Sainte-Marguerite-sur-Mer

La commune s’étend sur 5,4 km² et compte 520 habitants. Ses habitants sont appelés les Sainte-Margueritais et les Sainte-Margueritaises. Elle est une commune normande nichée au flanc d’une falaise de la Côte d’Albâtre, dans un site exceptionnel, entre la pointe de l’Ailly et le débouché de la vallée de la Saâne. Le 19 août 1942 : les hommes du 4e Commando britannique de Lord Lovat débarquèrent sur la Orange Beach et prirent la batterie Hess et sa garnison. Ce fut le seul succès de l’opération Jubilee.

Le cadavre d’un marin fut retrouvé sur la grève, ses objets et valeurs furent récupérés par les Allemands, avant que le corps ne soit repris par la mer.

Varengeville-sur-Mer

La commune s’étend sur 10,8 km² et compte 1 072 habitants. Ses habitants sont appelés les Varengevillais et les Varengevillaises.

Elle est connue pour son cimetière marin qui domine la mer et où sont enterrés, entre autres, des artistes comme Georges Braque, etc. La commune a, par ses valleuses, plusieurs accès vers la mer creusés dans les falaises par l’érosion : Vasterival, Moutiers, Petit Ailly, Mordal, etc. Immortalisée par beaucoup de peintres, elle a su rester un village avec ses talus à fossé, ses bois, ses parcs et jardins, ses bâtisses illustres, qui en font le charme.

Les corps des soldats retrouvés durant la guerre, furent inhumés dans un carré militaire dans le cimetière marin de la commune. Ils sont au nombre de 9 à la fin de la guerre.

Le 12 septembre 1940, l’un des corps retrouvé au lieu-dit « Vasterival », est non identifié malgré son signalement : âgé de quarante ans environ, un mètre soixante-dix, portait un maillot de matelot, un caleçon, des souliers bas en caoutchouc blanc et des chaussettes noires. Il fut inhumé dans la tombe n° 430. Cette tombe sera en 1941, identifiée comme celle de Raymond BABILAERE (66) grâce à son épouse qui reconnut sa montre. En 1948, son corps sera transporté dans sa ville natale.

Le 20 septembre 1940, au lieu-dit de « Mordal », fut retrouvé le corps d’un marin, dont il ne restait que le col de son chandail marron, mais qui ne put être identifié.

Hautôt -sur-Mer

La commune s’étend sur 9,5 km² et compte 2 051 habitants. Ses habitants sont appelés les Hautôtais et les Hautôtaises.

Constitué de trois villages, Hautot, Petite Appeville et sa plage de Pourville-sur-Mer située à l’embouchure de la Scie.

Le 19 août 1942, périrent plusieurs centaines de soldats lors du débarquement anglo-canadien. Station balnéaire implantée au XIXe siècle, le village est devenu touristique avec sa longue plage et ses cabines et ses hautes falaises de craie blanche.

Le 18 septembre 1940 fut constaté par le maire, le décès d’un inconnu retrouvé sur la plage de Pourville. Auparavant, le 9, le corps du marin Edouard TOP (373) fut retrouvé sur la même plage.

Dieppe

La commune s’étend sur 11,7 km² et compte 32 966 habitants. Ses habitants sont appelés les Dieppois et les Dieppoises. Station balnéaire de la Côte d’Albâtre, Dieppe est la plus grande plage du littoral, abritée par ses deux hautes falaises. La ville s’étire des deux côtés de sa rivière l’Arques qui forment ses quatre ports (pêche, commerce, transmanche et plaisance).

Aux XIVe et XVe siècles, le port donna naissance à de nombreux aventuriers, corsaires, explorateurs et armateurs qui sillonnèrent les différentes mers du globe. Le 19 août 1942, périrent plusieurs centaines de soldats lors du débarquement anglo-canadien.

La plage de Dieppe pourtant très longue ne vit que quatre corps échoués sur les galets et qui ne purent être identifiés. Le premier des inconnus fut retrouvé le 23 août, les deux autres le 11 septembre, vêtus des restes de vêtements présumés de la Marine militaire française (pantalons de drap bleu, tricot bleu, gilet rayé bleu et blanc et caleçon de couleur crème).

Le 12 septembre, le corps du membre de l’équipage du Meknès, le marin Louis COUPE (E03) fut retrouvé.

Les 2 corps retrouvés le 11 septembre furent enterrés dans le cimetière de Janval à Dieppe, dans les tombes 1 124 et 1 202. Ils furent exhumés le 13 avril 1970 et ré-inhumés dans la Nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt.


Neuville-lès-Dieppe/Puys

Commune rattachée à Dieppe en 1980, Neuville-lès-Dieppe abrite la petite plage de Puys. Ce petit hameau prolonge la falaise après Dieppe derrière les jetées du port. Les Canadiens débarquèrent sur cette plage le 19 août 1942, où des combats sanglants eurent lieu. Très touristique avant la guerre, avec ses belles maisons de vacances, il est aujourd’hui un quartier de Dieppe résidentiel et conserve sa plage familiale.

Sur la petite plage de Puys, furent retrouvés selon la commune à l’époque, les corps de 24 marins du Meknès. Mais nous n’en avons retrouvé que 23. Parmi eux, 5 furent identifiés directement grâce à leurs papiers encore présents sur eux ou par leur plaque de matricule.

Mais malheureusement, les autres corps avaient été fouillés par les militaires allemands avant l’arrivée des autorités françaises. Les papiers ont été réunis et remis aux autorités, ce qui a rendu difficile l’identification des autres corps. Les documents de la mairie de Neuville ont donc indiqué pour ces 5 corps : « marin inconnu », qui seront par la suite identifiés.

Le 11 septembre furent retrouvés les corps de Gaston BAVEUX (49), Louis CAFFIER (97), Georges CATELAIN (91), Maurice CHAVARAIN (96), Christian WERNO (324), Guy FLORIN (130). Le lendemain, fut retrouvé Pierre GARREC (58) et le 13, Georges GREFFE (374) et Charles LEBOURG (396). Le marin Charles KUCHLER (210) semble avoir été retrouvé à Puys, mais il fut porté à l’acte de Bordeaux en date du 7 janvier 1942 (n° 124) comme inconnu. Son corps, selon la liste de l’armée, fut retrouvé le 12 septembre et avait été inscrit comme inconnu dans les registres de la commune de Neuville, pourtant lors de sa découverte sur la plage, il fut noté qu’une somme de 2 500 francs avait été trouvée sur lui.

13 corps d’inconnus ont été retrouvés sur la plage : 6 furent retrouvés le 12 septembre (acte n° 113 -114 -115 -121 - 122 - 125) 6 autres le lendemain (acte n° 123 -124 - 127 - 144 - 145 - 146). Le 16, un corps (acte 149).

Le témoignage fait par la fille du propriétaire de l’hôtel de Puys, nous donne également quelques informations. Voici le récit extrait du livre « Bons mots et anecdotes de l’Hôtel des Terrasses » d’Huguette Lapeyre-Hincelin : « J’ai oublié de dire, que lorsque mon père, venant d’Ardèche, s’est rendu pour la deuxième fois à Puys, après l’arrivée des Allemands, il a eu la tristesse de découvrir dans notre ancien commerce de la Plage, dix-sept cercueils, c’étaient dix-sept marins du Meknès torpillé par les Allemands et que la mer avait rejetés sur la plage de Puys ».

On sait que les corps furent inhumés dans le carré militaire du cimetière de Neuville, derrière la haie du fond du cimetière. Ils avaient été regroupés ensemble et par la suite avec tous ceux retrouvés sur la plage. Le personnel communal avait aménagé un carré bien propre.

Les corps identifiés furent enterrés jusqu’en 1948, dans le cimetière avant que les familles ne les reprennent.

Les corps non repris ou inconnus furent exhumés le 13 avril 1970 et inhumés le 21 avril de la même année dans la Nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt.

Dans une réunion du conseil municipal de la commune de Neuville en date du 19 mai 1970, le maire, Marcel Guesdon : « Expose que sans aucune consultation des autorités locales, le ministère des Anciens combattants et victimes de guerre (Service des Nécropoles nationales) a pris la décision de faire exhumer les corps des inconnus du Meknès inhumés en 1940 et groupés dans le carré spécial de notre cimetière communal. La municipalité s’était fait également un devoir de doter chacune des 23 tombes d’un monument décent.

Le 13 avril dernier, ces monuments ont dû être démontés à nos frais - ce qui constitue, en somme, une pénalité de nos sentiments patriotiques. Les travaux ont été exécutés par M. Rivière Emile, marbrier à Dieppe (la même entreprise qui à réaliser la stèle des Oubliés du Meknès) et il faut maintenant régler ces frais de démontage. Après en avoir délibéré, le conseil municipal, à l’unanimité : approuve les dispositions prises par le maire et l’autorise à imputer le montant de la dépense soit 736,80 francs, sur le crédit figurant à l’article 669 (dépenses imprévues) du Budget Primitif de l’exercice 1970 ».

Dans la presse locale « La vigie de Dieppe » du 8 novembre 1940, on peut lire cet article :


Belleville-sur-Mer

La commune s’étend sur 3,1 km² et compte 795 habitants. Ses habitants sont appelés les Bellevillais et les Bellevillaises. On accède à la mer par la Valleuse de Belleville qui est en dehors du village.

La mer rejeta dix corps de marins entre le 11 et le 17 septembre au pied des falaises de Belleville. Parmi eux, cinq corps d’inconnus furent trouvés. Parmi les cinq non identifiés de l’époque, se trouve celui de l’acte n° 14 en date du 11 septembre. Ce dernier était en possession dans sa poche de pantalon, d’une montre « Lip » « 40A2Né135672 » ainsi qu’un récépissé de mandat n° 471 du 1er mai 1940 du bureau de poste du cuirassé Courbet. Ce qui voudrait dire que ce marin était membre de l’équipage du Courbet à l’époque à Brest. Il fut identifié en avril 1941 comme étant Jean-Baptiste Flanchec et l’acte de décès de l’inconnu n° 14 fut complété par les informations d’état-civil, puis quelques jours plus tard, la mention « Mort pour la France » écrite par la main du maire.

6 corps furent identifiés : Le 11 septembre, André DEBOVES (187) (acte 12) et Auguste FRIGOULT (18) (acte 13) et un inconnu devenu Jean FLANCHEC (326) (acte 14). Le 12, Emile ABGRALL (80) (acte 10), Marcel BERTHAULT (251) (acte 11) et le 13, André REVERSEZ (146) (acte 16).

4 corps d’inconnus furent retrouvés sur la plage qui n’ont pu être identifiés : le 13 septembre, n° 15 — Un autre corps avait dans son porte-monnaie une alliance avec une inscription intérieure : « Oréar », il avait également un porte-monnaie contenant 2 feuilles de papier sur lesquelles figuraient les adresses de 2 personnes différentes, un extrait du rapport de garnison du Havre, 1er Région maritime en date du 15 septembre 1939. Il est dommage que l’information des adresses n’ait pas pu être approfondie, car les deux personnes dont l’adresse était indiquée auraient sûrement pu donner l’identité du soldat. Le même jour, est retrouvé le n° 17. Le 13 septembre, le n° 18 et le 17 septembre le n° 19.

On sait par le témoignage de Mme Louisette Piochelle de Bracquemont, fille d’Amand Leroux de Belleville-sur-Mer, que son père, avait été averti par le garde-champêtre du village, de la découverte de corps sur la grève. Il s’était alors rendu par la descente à la mer avec sa charrette à bras et avait remonté les corps jusqu’au cimetière. Là, les corps furent inhumés derrière l’église. Mme Piochelle se souvient qu’avec sa mère, elle venait durant la guerre fleurir ces tombes à l’abri des regards.

Les 10 corps furent inhumés dans le cimetière de la commune de Belleville avant d’être pour certains repris par les familles ou transférés pour 2 inconnus vers le carré militaire de Saint-Valéry-en-Caux le 15 juin 1953 (tombes D10 et D11). Les autres furent transférés à la Nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt.


Berneval-le-Grand

La commune s’étend sur 5,6 km² et compte 1 359 habitants. Ses habitants sont appelés les Bernevalais et les Bernevalaises et fait partie aujourd’hui de la nouvelle commune de Petit-Caux.

Partiellement détruite lors d’un bombardement en juin 1944 qui détruisit entre autres l’église et le cimetière. Sa plage est aujourd’hui commune avec Saint-Martin-en-Campagne.

C’est à partir du matin du 10 septembre que les premiers corps furent retrouvés sur la plage de Berneval par des pêcheurs à pied. Cette plage était à l’époque prolongée par celle de Saint-Martin et n’en faisait qu’une. Trois jours plus tard, le 13 septembre, ce furent 3 corps qui furent rejetés par la mer. Un seul fut identifié. Le dernier corps échoué sur la plage est celui d’un inconnu qui fut découvert le 18 septembre.

Le 10 septembre, les corps de François BOUBENNEC (129), Louis GLAZIOU (79), Henri GOETHALS (138), Louis HERBEZ (101), Firmin JOUVET (70), André VILLETTE (E27) et Raymond MANCIP (125) sont retrouvés sur la grève. Le 11 ce sont Jean TILLARD (99) et Joseph DAOULOUDET (118). Le 13, Georges LEJEUNE (272).

Parmi eux, 7 inconnus. Mais lors des recherches, le corps de François CHATTON (19) put être identifié et son acte de décès modifié. Les 6 autres corps d’inconnus retrouvés sur la plage de Berneval furent retrouvés à partir du 11 septembre.

Trois le 11 septembre (acte 25), (acte 28) et (acte 38).

2 inconnus le 13 (acte 35) et (acte 36). Et le 18 septembre, un homme d’un mètre soixante environ (acte 37).

Dans la presse locale de février 1946, il est indiqué que de nombreuses sépultures sans concession du cimetière de Berneval n’ont pu être identifiées, du fait des bombardements aériens alliés dans la partie nord du cimetière détruit en même temps que l’église le 3 juin 1944.

Deux ans plus tard, en août 1948, un article annonce que le 21 août après-midi, 8 victimes du Meknès seront exhumés pour restitution aux familles. Il s’agissait de François Boubennec, Louis Glaziou, Louis Herbez, Georges Lejeune, Raymond Chatton, Henri Goethals, Firmin Jouvet, André Villette. Ces marins avaient déjà été exhumés une première fois pour une mise en bière et une seconde fois pour être transférés au nouveau cimetière construit en remplacement de l’ancien détruit en 1944.

Le corps de Raymond Mancip fut exhumé en août 1948 et envoyé vers son village de Montargis dans le Loiret.

Un échange de courriers entre sa mère et le maire de Berneval : « Nous avons fait dernièrement des démarches pour faire revenir le corps de mon fils mort en 1940 à Berneval-le-Grand. J’apprends aujourd’hui même que les corps des malheureux soldats morts à la guerre sont renvoyés sans avertissement dans les familles dans de petites boites de bois blanc.

Je vous prierai donc, Monsieur, de bien vouloir faire mettre le corps de mon enfant dans une bière en chêne et plombé. Je vous prierai de m’envoyer le montant des frais, je vous enverrai par retour du courrier, le prix de la bière. J’espère que le voyage doit être au frais du gouvernement ? ».

Le corps de Joseph Daouloudet fut transporté au cimetière de Cambronne-lès-Ribécourt ainsi que les inconnus.

Ils furent exhumés le 14 avril 1970 et re-inhumés le 21 avril de la même année dans la Nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt, où ils reposent aujourd’hui (tombes 1Hbis, 1633 et 1635).


Saint-Martin-en-Campagne

La commune s’étend sur 6,9 km² et compte 1 327 habitants. Ses habitants sont appelés les Saint-Martinais et les Saint-Martinaises. Sa plage, pendant la guerre était commune avec celle de Berneval sa voisine qui avait développé un lieu touristique très prisé des Parisiens avec ses hôtels et ses cabanes de plage. Devenu une plage de sable très touristique, le village en plus d’abriter la stèle à la mémoire des Oubliés du Meknès, possède un camping, une piscine, une patinoire et le Musée d’histoire de la vie quotidienne du Talou.

Comme il est dit plus haut, la plage de Saint-Martin était à l’époque la continuité de celle de Berneval et ne formait pour les touristes de l’époque qu’une seule plage.

4 corps d’inconnus furent retrouvés sur la plage : le 24 août, le corps d’un inconnu (acte n° 11), âgé d’environ 25 ans, taille d’environ, 1,80 m, cheveux châtains, vêtu d’un treillis bleu marine. Il est indiqué dans l’acte qu’il s’agit d’un aviateur anglais qui n’avait pu être identifié. Mais au vu de son âge, il paraitrait qu’il s’agissait d’un des 3 aviateurs qui furent abattus lors de la recherche des survivants du Meknès le matin du 25 juillet. Toujours le 24 août, le corps d’un autre inconnu (acte n° 12). Le 11 septembre, un autre corps fut ramassé sur la plage (acte n° 16) et le 17 septembre, le dernier corps (acte n° 18).

Le 10 septembre, Jules RAGEOT (20), le lendemain, Jean PERREON (171) et le 17 septembre Jean TASSEL (356).

Le 19 septembre 1940 eut lieu l’inhumation des sept victimes du Meknès dans le cimetière de Saint-Martin.

Les corps identifiés furent enterrés jusqu’en 1948, dans le cimetière autour de l’église avant que les familles ne les reprennent. Les corps non repris ou inconnus furent exhumés le 14 avril 1970 et inhumés le 21 avril de la même année dans la Nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt (Tombes collective 10 et 11 Hbis).

Un ex-voto en bois a été apposé au fond de l’église du village où est indiqué, entre autre, le torpillage du Meknès. Cette plaque réalisée par le menuisier du village, M. Marcal, a été bénie le 11 novembre 1968 lors d’une cérémonie officielle par le curé, en présence des autorités et des habitants.


Penly

Identifiés : 12 - Non identifiés : 13

La commune s’étend sur 4,1 km² et compte 335 habitants.

Ses habitants sont appelés les Penlyais et les Penlyaises. Autrefois, ce petit village rural abritait une petite valleuse qui permettait aux pêcheurs de descendre vers la mer pour la pêche aux moules et à la crevette. Sa physionomie a complètement changé depuis l’implantation de la centrale nucléaire dans les années 80.

La plage de Penly était particulièrement difficile d’accès et seuls les pêcheurs à pied s’y rendaient régulièrement.

On sait, selon le rapport des sépultures de la commune établi le 25 octobre, que le 12 septembre sont arrivés sur la grève, les premiers corps de marins. Le lendemain et les jours suivant d’autres corps furent découverts pour la plupart portant des habits de marins. En tout, 13 corps d’inconnus et 12 de marins identifiés furent retrouvés sur la plage.

Le 12 septembre, un inconnu (n° 17) qui portait un habit de quartier-maître de la marine avec vareuse et treillis de chauffeur, paraissant âgé d’une trentaine d’années.

Un inconnu (n° 18) qui portait les restes d’un pantalon de toile bleue, un soulier noir bas, avec chaussette noire et paraissant âgé d’une trentaine d’années.

Un inconnu (n° 19) partiellement enseveli dans une couverture de laine blanche et recouvert d’un sac postal ? (le rapport dit « vraisemblablement décédé à bord »).

Un inconnu (n° 20) portant quelques morceaux de pantalon de toile bleue, un tricot et une partie de chemisette mauve.

Un inconnu (n° 22) portant des vêtements de marin déchirés.

Un inconnu (n° 23) portant des habits de marin de 1re classe.

Un inconnu (n° 24) portant un caleçon bleu.

Le 12 septembre, furent retrouver les corps de Maurice BOURSE (284), Roger DEFRETIN (262), Joseph GUILLEVIC (E08), Charles JOLY (110), Pierre LEBORGNE (77), Roger LEROY (346), Roger MORIONDO (112), Jacques SCHWARTZ (384), Alfred VANDEVOORDE (92), François VINZENT (321).

Le 13 septembre furent retrouvés 3 inconnus : Un inconnu (n° 25) portant une ceinture de cuir tressé et quelques morceaux de treillis bleu. Un inconnu (n° 26) portant une vareuse et un tricot de marin, des chaussettes gris blanc, une montre bracelet et trois dents en or. Un inconnu (n° 27) portant des habits de marin déchiquetés marqués D.3.3T.76.84.

Le 14 septembre, le corps de Marcel LAMBINET (148) fut retrouvé et le même jour, celui d’Auguste ROBYN (293) qui fut retrouvé sur la plage de Penly, mais qui sera repris par la mer. Nous ne pouvons expliquer cet événement qui est indiqué de cette façon dans les listes de l’armée. Quelques jours plus tard, le 19 septembre, furent récupérés trois inconnus (n° 28) (n° 29) et (n° 30) complètement nus. Le 15, c’est le corps d’André FOUQUOIRE (116).

En octobre 1941, l’administrateur en chef des affaires maritime, M. Antraygues, fit le point sur les corps de Penly : « en décembre 1940, ceux qui avaient été enterrés sur la plage de Penly furent transportés au cimetière de cette commune. Les autres, en raison de la saison avancée ne purent l’être. Il resta 19 corps qui durent être exhumés à la belle saison ». C’est-à-dire au printemps 1941.

En 1947, dans une demande formulée en vue d’obtenir la régularisation de l’état-civil d’un « non-rentré » émanant du ministère des Anciens combattants, il est indiqué que le corps du marin Jean-Baptiste LAMERAIN (E05) aurait été rejeté sur la plage de Penly mais n’a pu être identifié, la mer l’ayant repris. Mais ses papiers recueillis par la mairie (livret militaire, billets, etc.) auraient été transmis à la mairie de Guéthary, son lieu de naissance.

En 1951, le corps d’un inconnu présumé aviateur anglais fut enlevé du cimetière communal par les autorités britanniques pour un regroupement. Il s’agit peut-être du 3e aviateur de l’avion qui recherchait le Meknès.

Les corps identifiés furent enterrés jusqu’en 1948 dans le cimetière, avant que les familles ne les reprennent.

En janvier 1962, le regroupement de 13 corps d’inconnus retrouvés sur la plage de Penly fut ordonné.

Le maire entreprit des recherches pour retrouver les familles des 3 derniers marins identifiés et encore inhumés dans le cimetière. En septembre de la même année, il fit son rapport qui dit qu’il ne put retrouver les familles des 3 militaires : la femme de Pierre Leborgne fut tuée dans un bombardement et était sans enfants.

Le maire de Fécamp (dernier domicile connu de Charles Joly) et de Caen (dernier domicile de Roger Leroy) n’ont pu nous fournir de renseignements. Il souhaita que les 3 militaires soient exhumés avec les 13 marins inconnus.

Ce sera chose faite. Les 16 corps non repris ou inconnus furent exhumés le 19 octobre 1962 et inhumés le 15 novembre de la même année dans la Nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt (tombes : 54, 56, 126, 128, 222, 224, 326, 328, 460, 462, 604, 606, 778, 780, 962 et 964).


Biville-sur-Mer

Aujourd’hui nous allons découvrir la commune de Biville sur Mer ou ont été retrouvés 14 corps identifiés et 17 non identifiés

La commune s’étend sur 5,3 km² et compte 712 habitants.Ses habitants sont appelés les Bivillais et les Bivillaises.

Son accès vers la mer est difficile. Il se faisait à l’époque par une corde le long de la falaise. Georges Cadoudal, chef de la chouannerie bretonne, débarqua au pied des falaises de Biville en 1803, pour préparer un coup pour s’emparer de Bonaparte et permettre au Comte d’Artois de devenir roi.

La plage, ou plutôt la grève de la commune de Biville-sur-Mer est située en bas d’une valleuse d’accès très difficile. Située assez loin du centre du bourg, peu de personnes y descendent. Seuls, les pêcheurs s’y rendent.

La dernière partie de la descente se faisait encore il y a quelques années par une corde. Au pied de cette falaise, durant les jours de septembre 1940, ce sont 31 corps qui sont venus s’échouer. Parmi eux, 17 n’ont pu être identifiés malgré l’aide de la gendarmerie.

Les corps retrouvés à Biville-sur-Mer et sa commune voisine de Tocqueville qui n’a pas d’accès direct, furent inhumés au pied des falaises. Ils furent exhumés et transférés dans les cimetières communaux de ces deux communes le 25 octobre 1941. Plus d’une année pour remonter les corps depuis la plage en raison de mines qui bloquaient les descentes à la mer de chaque gorge.

Il fut envisagé le 1er juillet 1941, de venir chercher les corps par la mer en partant de Dieppe en bateau et en les déposant à Criel-sur-Mer. Une demande fut faite auprès de l’autorité occupante de Dieppe (Kreiskommandantur).

La réponse reçue le 2 juillet fut négative : la conservation des sépultures n’était pas menacée. Peu de temps après, en juillet 1941, le journal local haut-normand, le « Courrier de Dieppe » rappela le torpillage du Meknès un an plus tôt et rendit compte d’un émouvant hommage à ces douze marins français (ils seront plus) qui périrent en mer et qui furent retrouvés au pied de la falaise de Biville. Une messe anniversaire eut lieu en l’église de Biville-sur-Mer, le 24 juillet 1941. En septembre, on décida qu’il fallait ramener les corps. Et il fut à nouveau étudié le transport des cercueils. Un bateau, le « Notre Dame des miracles », patron Couplet, fut affrété et le samedi 25 octobre 1941 à 8 heures, il quitta le port de Dieppe en direction de Biville. Il arriva sur zone vers 10 heures. Pendant ce temps, les hommes étaient venus à pied accompagnés par les maires de Biville et de Tocqueville.

Les corps furent embarqués sur le bateau et débarqués à Criel. De là, ils furent placés dans des voitures et conduits aux cimetières des deux communes et inhumés.

Le 11 septembre furent retrouvés les corps d’Yves PRIGENT (123) et d’André LOREILLER (282). Le 12, ceux d’Emile BOUCHARD (279), Edouard CHAUVELON (298), Eugène GUFFROY (95), Maurice LAFOSSE (56), Lucien LASNIER (150), Yves LE MIGNOT (E14), Jean LE TIRILLY (328), Ildevert MARQUE (157), Michel SCHLOUPT (160), Georges SIMONET (228), Robert STEEN (180) et le 13 septembre, celui de Georges LEBEAU (392)

17 corps d’inconnus ont été retrouvés sur la plage : n° 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40.

Les corps identifiés furent enterrés jusqu’en 1948, dans le cimetière autour de l’église avant que les familles ne les reprennent. Les corps non repris ou inconnus furent exhumés le 16 avril 1970 et inhumés le 21 avril de la même année dans la Nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt.

En 1959, la femme du marin Loreiller, après son passage à Biville, fit, à son retour à Paris, une lettre au maire pour lui indiquer qu’elle avait eu beaucoup de peine à voir les croix toutes pourries, sans inscription. Elle demanda que le nécessaire soit fait pour que toutes les croix et pas seulement celle de son mari soit remplacées. Quelques jours plus tard, un courrier indiqua que 5 croix allaient être changées et 5 plaques ajoutées.


Tocqueville-sur-Eu

Aujourd’hui nous allons découvrir la commune Tocqueville sur Eu ou ont été retrouvés 3 corps identifiés et 1 non identifiés

La commune s’étend sur 3,6 km² et compte 213 habitants. Ses habitants sont appelés les Tocquevillais et les Tocquevillaises.

Cette commune n’a pas d’accès à la mer (ont y accède par la valleuse de Biville), elle est située en haut du plateau de la haute falaise crayeuse du Petit-Caux.

Comme à Biville-sur-Mer, les corps furent inhumés au pied des falaises durant plus d’un an avant d’être embarqués sur le bateau et débarqués à Criel-sur-Mer. De là, les corps furent placés dans des voitures et conduits au cimetière communal et inhumés.

Le 17 septembre, 4 corps furent retrouvés sur la plage, Georges GAILDRAT (60), Aristide HELARY (169), Jean BUDE (359) ainsi que le corps d’un inconnu (n° 6).

Fin septembre 1940, le préfet de Seine-Inférieure transmit à Vichy la liste des marins inhumés près de Tocqueville-sur-Eu. Il y indiqua qu’ils étaient au nombre de 67, identifiés ou non. En refaisant les calculs nous ne trouvons pas ce nombre. Les corps identifiés furent enterrés jusqu’en 1948, dans le cimetière autour de l’église avant que les familles ne les reprennent. Les corps non repris ou inconnus furent exhumés le 16 avril 1970 et inhumés le 21 avril de la même année dans la Nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt.


Criel -sur-Mer

12 corps identifiés et 24 corps non identifiés

La commune s’étend sur 21,1 km² et compte 2 849 habitants. Ses habitants sont appelés les Crielois et les Crieloises. Située à l’embouchure du fleuve l’Yères qui prend sa source dans la basse forêt d’Eu, au sud de Foucarmont et court sur 40 kilomètres jusqu’à Criel, elle a une très grande plage qui prolonge la vallée où se jette le fleuve.

Un article paru dans la presse locale en 1941, nous donne l’information sur l’exhumation de 41 marins du Meknès : Criel-sur-Mer, 18 août - l’exhumation des corps de 41marins, faisant partie de l’équipage du Meknès, a eu lieu mercredi matin. Ils avaient été relevés sur la plage de Criel en 1940 et avaient reçu une sépulture provisoire.

Douze marins seulement avaient pu être identifiés.

La cérémonie d’exhumation et la mise en bière ont eu lieu en présence de M. Moreau, maire de Criel, d’une délégation d’anciens combattants et des familles. Les cercueils ont été conduits au cimetière de Criel.

Nous n’avons trouvé dans nos recherches que 36 corps correspondant à cette plage. Il en manque 5 par rapport à l’état-civil de la commune. 24 corps d’inconnus furent retrouvés sur la plage : n° 69, 70, 71, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 96, 97 et 98.

12 marins identifiés furent retrouvés sur la plage du 9 au 25 septembre : Pierre BEROT (13), Louis CARIN (30), Louis DUJARDIN (277), Gabriel GRELICHE (292), Henri HANNEQUIN (309), Victor HEURTE (23), Louis LADOUX (208), Louis LAUDE (149), Toussaint LE MARTRET (254), Jules LETELLIER (280), Jean MONTIGNIES (188), Robert VAILLANT (82).

En 1962, il est mentionné que 31 tombes de soldats inconnus du Meknès sont encore dans le cimetière. 29 dans le cimetière de l’église et 2 dans le cimetière du haut. Tous ces corps furent exhumés après 1968 et inhumés dans la Nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt.

Il faut ajouter, concernant cette plage qu’elle fut le lieu de découverte du corps de l’aviateur anglais David Wallace inhumé dans le cimetière de Criel-sur-Mer.


Le Tréport

Identifiés : 3

Non identifiés : 6

La commune s’étend sur 6,8 km² et compte 5 345 habitants. Ses habitants sont appelés les Tréportais et les Tréportaises. La commune a pour origine l’estuaire de la Bresle, petit fleuve côtier, long de 68 à 72 kilomètres.

Trois marins furent retrouvés sur la plage du Tréport et leurs corps furent inhumés dans le cimetière communal.

Il s’agit de Pierre ROSAIS (89) retrouvé le 9 septembre, Jean GOUYA (122) et Marcel LANGE (37) qui eux furent découverts le 14. En octobre 1940, le commissariat de police de la ville transmit ses conclusions à monsieur le préfet au sujet des corps retrouvés sur la plage. « J’ai l’honneur de vous rendre compte que parmi les neuf cadavres découverts sur la plage du Tréport entre le 9 et le 18 septembre 1940, un seul a pu être présumé ancien marin du Meknès ; en effet, une ceinture de sauvetage, portant l’inscription « Bordeaux et Meknès » a été découverte à proximité du cadavre ».

6 corps d’inconnus ont été retrouvés sur la plage : n° 207, 208, 209, 211 (ceinture avec n° 6..5021), 213 et 214.

Un courrier en date du 24 mars 1954 émanant de la mairie du Tréport et à destination du chef de secteur de l’état civil militaire à Compiègne, donne la liste des tombes du carré militaire du cimetière communal. Dans cette liste on compte 8 tombes en date de juillet 1940, dont une sous le nom de Robert PERIOU (E20). Ce dernier est en fait non retrouvé pour l’état civil.

Les corps furent regroupés à la Nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt sauf un qui fut envoyé à celle de Condé-Folie.


Mers-les-Bains (80)

Identifiés : 2

Non identifiés : 2

La commune s’étend sur 5,4 km² et compte 3 011 habitants. Ses habitants sont appelés les Mersois et les Mersoises. Située dans la Somme, elle est limitrophe avec la Seine-Maritime par le fleuve la Bresle qui la sépare du Tréport. Cette plage très touristique fait partie du département de la Somme.

Les corps du quartier-maître CLIN (71) et du matelot chauffeur LANCELIN (303) furent retrouvés sur la plage de Mers-les-Bains le 14 septembre. Les deux corps furent inhumés dans le cimetière communal. En 1956, les corps des deux marins inconnus et deux marins identifiés furent transférés à la Nécropole nationale de Condé-Folie situé à quelques dizaines de kilomètres.


Ault (80)

Identifié : 0

Non identifiés : 5

La commune s’étend sur 6 km² et compte 1 718 habitants. Ses habitants sont appelés les Aultois et les Aultoises.

Ancienne station balnéaire avec sa longue plage de sable à marée basse, balcon sur la mer au panorama exceptionnel, Ault est située entre la côte d’Albâtre et la côte d’Opale, au nord de la vallée de la Bresle.

Il n’était indiqué aucun corps de marin retrouvé sur le territoire de la Somme au-delà de Mers sur les rapports de l’armée et de la préfecture. En 2012, nous avons fait des recherches auprès de toutes les mairies du littoral et il s’est avéré que plusieurs corps furent retrouvés à la même période sur la plage d’Ault. Ces corps, au nombre de 5, pourraient venir du paquebot Meknès. Ces corps furent transférés à la Nécropole nationale de Condé-Folie.

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